CHAPITRE 04
Participants :
- Charbonnier (Stéphane)
- Sharko (PNJ)
- Montfalon (Pascal)
- Drummond (Michel)
- Duval (Noémie)
- Saban (Jérôme)
Après autant d’action en 24 heures, nos héros sont épuisés et sombrent tous dans un lourd sommeil réparateur.
21 juillet 2006 : les premiers à se réveiller en ce vendredi ensoleillé sont Montfalon et Saban. Ils descendent petit-déjeuner à la cafétéria du Balladin et tout en se restaurant, épluchent les journaux du matin, craignant que leurs exploits de la veille fassent les gros titres.

Ils sont vite rassurés puisque rien n’a filtré jusqu’à la presse. Même la fusillade de la rue Mouffetard n’est pas relatée. Pourtant, en feuilletant un vieil exemplaire du Parisien datant du 18 juillet, Montfalon tombe sur un article qui le pétrifie. Il est question de la noyade d’un homme noir dans le canal Saint-Martin. Une photo de la victime est jointe pour aide à l’'identification. Montfalon reconnaît sans peine Roger M’Bo, le cousin de Moussouf l’ancien gardien de la tour Saint-Jacques.
La mort de M’bo n’est pas la seule cause de la stupéfaction de Montfalon, c’est surtout la date de sa disparition qui pose problème : le cadavre a été repêché dans la nuit du 17 au 18 juillet alors que le groupe d’investigateurs lui a parlé hier après-midi soit le 20 juillet…
Petit à petit, les autres PJ descendent à leur tour au restaurant et sont mis au courant par leurs collègues. Lorsqu’enfin Drummond se pointe vers 10H30 (il s’est payée une bonne grasse mat’ le psychopathe), il a déjà été décidé d’aller faire un tour au commissariat du XVIIème arrondissement, rue Louis Blanc.
Toujours véhiculés par Saban dans son Renault Espace, les compères prennent le boulevard des maréchaux et arrivent au commissariat vers 11H30. Sharko, Charbonnier et Duval se présentent à l’accueil pendant que les autres restent dans le véhicule.
Grâce à la carte de service de Sharko, ils sont rapidement reçus par un certain inspecteur Valentin dont la moustache fleure bon les brigades du tigre…

Le flic n’a pas vraiment d’information plus précise. Le corps a été repéré par l’habitant d’une péniche amarrée sur le canal Saint-Martin. La victime ne semblait pas avoir passé trop de temps dans l’eau. C’est l’aspect assez effrayant du cadavre qui a choqué les pompiers et les policiers venus pour récupérer la victime : des yeux blancs sans pupille. Valentin tape un rapport de déposition et durant ce laps de temps un peu monotone, Duval en profite pour l’hypnotiser progressivement. L’inspecteur ne sait en fait pas grand-chose de plus que ce qu’il a déjà avancé à son collègue du 36, mais il a gardé par-devers lui l’intense frayeur ressentie devant le macchabée et qu’il n’arrive pas vraiment à expliquer. Pour finir, le flic annonce que le corps a été conduit à l’institut médico-légal de Paris, quai de la Rapée.
Le groupe repart en trombe vers l’IML qui n’est pas si loin si on prend le quai de Valmy puis le boulevard Richard Lenoir avant de traverser Bastille.
Pendant le trajet, Alain contacte Sharko pour lui dire qu’il n’a pas encore reçu les résultats d’analyses concernant le sang d’Alexia ni l’arme trouvée sur l’inconnu tué par Drummond, rue Daubenton. Par contre, il a passé à la moulinette l’immatriculation de la Mercedes et s’est aperçu que le numéro n’est pas attribué actuellement.
Arrivés quai de la Rapée, les PJ se garent et rentrent dans la morgue. Ça faisait un bail qu’ils n’avaient pas mis les pieds dans ce sinistre endroit ! Presque 2 semaines…

Le médecin légiste de permanence les reçoit, il s’agit d’une jeune femme qui se dénomme Lucie Roulière. Elle les amène dans une des salles d’autopsie actuellement inutilisée.
Interrogée sur le cadavre repêché, la doctoresse perd rapidement contenance, avouant -navrée- qu’elle ne sait plus trop ce qu’elle a fait du corps mais qu’il semblerait bien avoir définitivement disparu !
Devant l’air médusé des investigateurs, elle explique qu’elle se rappelle bien avoir reçu un corps le 18 juillet, l’avoir déshabillé puis rangé dans un tiroir de la morgue pour autopsie à venir. Mais ensuite, c’est le grand brouillard. Elle ne se rappelle plus de grand-chose et sait juste que le corps a disparu le lendemain (le 19 donc) sans que personne ne puisse expliquer cette incongruité.
Devant l’air confus de la dame, Drummond soupçonne qu’elle a été mentalisée pour oublier certains de ses souvenirs. À son tour, il utilise ses pouvoirs et parvient à rentrer dans le cerveau de la médecin. À ce sujet, personne n’a encore fait d’étude sur les effets négatifs du mentalisme à haute dose mais gageons que ça ne doit pas être très sain pour l’esprit des cobayes. Bon après, c’est pas vraiment le problème de Drummond…
Rapidement, ses soupçons sont confirmés. Certains pans entiers de la mémoire de Lucie ont effectivement été effacés. Juste avant le 18, elle se rappelle avoir passé un excellent week-end avec son petit ami, mais elle est incapable de dire ce qu’elle a fait ensuite entre le 18 et le 19 juillet. Aucun souvenir professionnel ou personnel. Drummond s’obstine et continue à farfouiller. Il trouve finalement quelques images flashs : des instantanés délavés comme passés à la machine qui ne se rattachent à aucun fil de souvenir cohérent. Il entend une alarme incendie qui hurle, il voit un homme noir en capuche qui marche dans un couloir peint en vert (comme à l’IML). L’homme a les traits de Rober M’Bo et ses yeux sont blancs, sans pupilles.
Il n’y a rien de plus à attendre de la pauvre doctoresse et Sharko demande à inspecter les vêtements du cadavre vadrouilleur. Lucie lui apporte rapidement le sac qui ne contient que quelques vêtements usés sans signes distinctifs ainsi qu’un portefeuille. Il contient quelques euros et plusieurs photos montrant des personnes d’origine d’Afrique noire prises visiblement dans un village, probablement au Sénégal.
En ressortant de la salle d’autopsie, l’œil de Drummond est attiré par une immense tâche sur le carrelage. En l’examinant de plus près, le pompiste se rend compte qu’il ne s’agit pas de saleté mais d’une trace de brûlure. La faïence a été comme décapée sur quelques dizaines de millimètres d’épaisseur. Le contour général de la forme fait penser à une silhouette humaine… Personne à la morgue n’est capable de lui dire ce qu’il s’est passé.

Alors que le groupe se perd en conjectures, Montfalon demande à parler au technicien chargé de la sécurité de l’IML. Il lui demande l’accès aux bandes vidéos des 18-19 juillet derniers. Sur celle du 19, il constate que vers midi, l’alarme incendie a été déclenchée et que tous les employés ont évacué les lieux pour rejoindre le point de ralliement dans la cour, sous la ligne 5 du métro. La caméra de l’issue de secours a filmé un groupe de gens qui sortent en bon ordre. Parmi eux, un homme noir avec une capuche…
Bon, il est maintenant clair que le second prénom de Roger M’Bo doit être Lazare…
Certains investigateurs envisagent de retourner voir Roger M’Bo dans son squat mais il est quasiment 13H30 et les PJ n’oublient pas qu’ils ont rendez-vous avec ASP Production à 15H30.
Le groupe préfère donc se rendre au 10 rue Torricelli et en attendant l’heure, en profite pour casser la graine au Pokawa, un troquet qui fait l’angle avec la rue Lebon.

Entre deux bouchées, nos héros inspectent soigneusement la rue et remarquent un type assis dans sa voiture et qui semble parler tout seul juste devant le n° 10…
Le groupe se sépare en deux et s’approche du véhicule suspect. D’un coup, le type sort du véhicule et pose des documents sur le capot en fouillant dans son blouson. Drummond porte la main à son Glock. Un ange passe…
Le type ressort sa main -vide, ferme la voiture et récupère ses documents. Puis il se dirige vers Drummond, le frôle en s’excusant et ouvre la porte cochère du 12 rue Torricelli…
Dans son dos, Drummond n’attend pas que la porte se referme et pénètre à la suite de l’inconnu d’abord en le bousculant puis en le plaquant contre la rangée de boîtes aux lettres. Alors que l’autre panique, le pompiste lui braque son arme sur la nuque, ce qui n’arrange pas grand-chose il faut bien le reconnaître.
Charbonnier et Montfalon rejoignent Drummond pendant que les autres montent la garde dans la rue.
Le type est fouillé au corps pendant que ses documents sont compulsés par Montfalon. Il s’agit de diagrammes électriques aéronautiques. Le type prétend être employé par une boîte sous-traitante d’Airbus pour l’A380. Charbonnier appelle le dernier contact sur son mobile et tombe sur un type à Toulouse qui travaille chez Airbus.
Rapidement les investigateurs se rendent compte que le type n’a rien de suspect à part s’être trouvé au mauvais endroit au mauvais moment… Pour clore la discussion, Drummond se sert de son mobile pour prendre une photo de la carte d’identité du gars et lui annonce froidement que s’il se plaint à qui que ce soit de sa mésaventure, il viendra chez lui, un soir, lui rendre une petite visite avec son chalumeau. Le gars acquiesce dans un sanglot et dès qu’on le lâche, pique un sprint vers les étages.
Nos héros se regroupent et se rendent ensuite à l’immeuble juste à côté chez ASP Production. Une jeune et jolie réceptionniste les accueille, elle s’appelle Sophie.

Elle a quand même un petit air chelou, genre fille pas franche du bonnet…
Avec un air pas trop motivée, elle appelle Jérôme Brette au téléphone.
Drummond, qui vire paranoïaque et se méfie de tout le monde, trouve la jeune femme vraiment trop louche (peut-être juste parce qu’il a humé une odeur de marijuana dans l’air…)
Il lui demande depuis combien de temps elle travaille ici et lorsqu’elle avoue n’être que vacataire pour l’été, le pompiste se méfie encore plus. La gâchette le démange… Mais enfin est-il bien raisonnable d’exécuter une jeune personne seulement parce qu’il pressent qu’elle est fainéante, racketteuse et toxicomane ? Peut-être, pourra-t-elle se servir de son histoire personnelle pour imaginer plus tard une série télé comique ?
Finalement, Jérôme Brette descend accueillir les visiteurs et les amène dans une salle de réunion.
Brette se présente comme le réalisateur de l’émission «Les 30 histoires les plus mystérieuses». Il fait son speech de bienvenue à la manière d’un Jean-Luc Godard sous ecstasy (c’est Sophie -l’hôtesse d’accueil- qui doit le fournir).

Après avoir fait son show, il présente les 4 autres personnes qui participent à cette réunion et qui sont déjà en place :
- Yves Lejeune : perchman / ingénieur du son
- Bertrand Boulli et Jacques Krief : cameramen
- Jacqueline Note : maquilleuse et figurante occasionnelle

C’est l’équipe qui va assurer toute la partie technique du tournage.
Brette expose ensuite les grandes lignes du projet :
Il s’agit donc de tourner une émission de télé-réalité dans le château de Castelnaud-la-Chapelle en Dordogne. Le tournage est prévu pour durer 2 jours du 24 au 25 juillet.
Les investigateurs, en tant que « spécialistes » sont censés faire les acteurs en se mettant en scène sur le lieu de tournage où Brette espère bien assister à quelques faits surnaturels !
Devant l’air étonné du groupe, Brette précise que le châtelain, un certain Monsieur De Reuil, affirme que certaines manifestations inquiétantes se produisent souvent le 24 juillet dans la nuit, ce qui explique la date choisie pour le tournage.
Ces manifestations prendraient selon lui la forme d’apparitions spectrales, de sensations de froid glacial, d’esprits frappeurs ou autres poltergeists qui se matérialisent dans des endroits précis (la grande cuisine, la cour et le chemin de ronde).
Brette distribue ensuite un feuillet qui raconte une légende locale qui serait à l’origine de ces manifestations surnaturelles.

Le réalisateur présente ensuite le lieu de tournage plus précisément en montrant un plan du château. Celui-ci date du 12ème siècle et si une petite part est encore d’époque, le plus gros a été restauré au 16ème. C’est dans cette partie que le châtelain a installé ses propres appartements. De Reuil fera d’ailleurs l’objet d’une interview que les investigateurs seront chargés de réaliser.
Tout le château sera privatisé pendant 2 jours afin que le tournage soit le plus facile possible. Brette informe que le reste de son équipe, soit 3 journalistes, sont actuellement sur place en train de faire des repérages. Il s’agit de Messieurs Choinet et Mornet, chargés de la photo ainsi qu’Alexia Laroche en charge de l’enquête de voisinage…
Les investigateurs ne bronchent pas à l’évocation du nom de feue leur visiteuse hémophile et laissent Brette dans l’ignorance de sa disparition.
Sur ce, arrive un autre gugusse, un certain Jacques Legros, animateur bien connu sur TF1.

Comme c’est lui qui va se charger de présenter l’émission à l’antenne, il explique aux PJ l’importance de réaliser une émission de qualité même si le sujet de Castelnaud-la Chapelle n’est pas super attrayant selon lui (noté à 15/30 dans la série des 30 émissions).
Gageons qu’avec la participation de nos héros, tout ça va devenir BEAUCOUP plus excitant que ce qu’il escompte au départ !
Legros n’est pas très intéressé par la réalisation en tant que telle. Il ne compte d’ailleurs venir sur place que le 25 juillet pour quelques heures, afin de tourner 2-3 plans à insérer en post-production. Pour tout dire, il s’inquiète essentiellement de savoir si Brette a déjà réservé son hôtel qu’il souhaite le plus confortable possible. Il souhaite plus précisément résider au Logis du Lion à Manzac-sur-Vern, un établissement 4 étoiles. Les investigateurs comprennent qu’eux-mêmes ne bénéficieront pas de ce traitement de faveur et auront droit au Formule 1 du coin.
Le type ne sait visiblement pas qui sont les PJ ni leurs moyens grâce à la black card du MININT ! Dans sa tête, Drummond parie d’ailleurs 3 de ses psychoses préférées qu’à la fin de l’histoire, lui-même dormira dans la suite impériale alors que Legros ,lui, se reposera six pieds sous terre…
Avant de repartir, Legros entreprend Brette en aparté. Sharko qui a l’oreille aussi affûtée que ses réflexes les entend discourir tout bas au sujet de Montfalon et de sa ressemblance extraordinaire avec Axel Duroux…
Ce sujet revient une nouvelle fois sur la table. Ça va sûrement finit par avoir une importance dans un futur assez proche pensent les PJ…
Avant d’entamer la seconde partie de la réunion que Brette veut conduire sous la forme d’un brainstorming, il propose une pause. Drummond en profite pour errer dans les couloirs et se renseigne discrètement sur Lucie la jeune standardiste dont le minois -certes attrayant- l’inquiète toujours. Tous les employés qu’il entreprend confirment pourtant les dires de la jeune femme, à savoir que c’est une simple stagiaire pour l’été. N’empêche… Drummond va la garder à l’œil !
Pendant la pause, Sharko est contactée par Françoise, une de ses (nombreuses) ex qui est aussi flic au 36. Le bougre a dû coucher avec l’ensemble du personnel féminin du quai des Orfèvres. Au fond, heureusement qu’un étage a sauté lors de l’épisode précédent, ça a eu le mérite d’éclaircir un peu les rangs. Françoise, qui est donc une rescapée, l’appelle pour lui confier ses inquiétudes au sujet de sa meilleure amie, une certaine Alexia Laroche, qui ne répond plus à ses coups de fil.
Celle-ci lui aurait d’ailleurs laissé une enveloppe à remettre en mains propres à Sharko…
Le flic ne voulant pas faire prendre de risques à son ex, décide de profiter de la pause chez ASP Production pour effectuer un rapide aller-retour au 36. Françoise lui remet alors une enveloppe qui ne contient qu’une carte SD. Du type de celles que l’on pourrait mettre dans un Coolpix 4200 par exemple.

Sharko la remercie mais ne lui révèle pas l’horrible destin d’Alexia, préférant attendre un moment plus adapté (et aussi éviter la séquence émotion qui ferait perdre du temps à tout le monde). Il repart ensuite vers la rue Torricelli où la réunion reprend.
La soirée s’arrête là.
P.S : Étonnamment personne n’a perdu la vie dans ce chapitre… Au contraire, un protagoniste l’a même retrouvée !